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what once was — tetsuya

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Message par Invité Ven 5 Juin - 20:06



m u s i c;

L’air est chaud.
Ça attise les cigales à l’extérieur qui ne cessent de chanter sous vos fenêtres ouvertes au bois éclaté. Un réveil sonne, mélodie robotique qui ne cesse de vous faire la nique. Quelques râles, tu entends le bruit des draps dans lesquels on s’enfonce, qu’on serre. Ça bruisse parmi les tons graves, les voix rauques.
Allongé sur le dos, ton avant bras sur tes yeux, tu soupires. Si tu n’étais pas fatigué et attristé, tu pourrais en rire. Alors tu forces un sourire afin d’accueillir votre dernière journée.
Il faut bien quelqu’un pour désamorcer la morosité. Alors entre tes sourcils épais s’ouvrent grand tes yeux cernés. Car s’annonce votre dernier jour de camp, entre vous, le club de baseball.
Tu gonfles ton torse dans une lente inspiration, les yeux de nouveaux clos et soudain, lâche un tonitruant :
« DEBOUUUT ! ON SE RÉVEILLE, DERNIÈRE JOURNÉE MESDEMOISELLES ! »
Les réponses sont immédiates, un coup de pied, un oreiller, une insulte étouffée par les draps calfeutrés.
Et toi, tu te tiens là avec ton sourire fier.
Tu te décales vers ta gauche, souris à Tetsuya, tournant le dos au chaos que tu as créé. Et à voix basse, tu souffles tandis qu’on fait vibrer ta colonne sous les coups.
« Hey ! T’es prêt pour aujourd’hui ? »

Ça faisait maintenant de nombreuses années que vous jouiez ensemble. À vous suivre du collège au lycée, à toujours entrer dans le club de baseball pour être ensemble, profiter de votre passion.
Tu as dans la tête des images du tournoi de l’année passée, celui où vous avez perdu. Où vous vous teniez droits au milieu du terrain, en rang, mélangeant larmes et sueurs sur vos visages échauffés par le soleil de plomb venu vous frapper.
Cette déception face à vos aînés qui terminaient leur année sur cette note de déception intense. Alors tu l’avais dis à Tetsuya, que lorsque ça serait votre tour, que vous deviendriez les anciens, vous éviteriez de répéter cette histoire.
Éviter de s’approprier le désastre, vouloir réécrire par-dessus.

Et tandis que ton corps entier vibre sous les plaintes exaspérées, ton visage toujours illuminé, tu soupires.
« Laisse-les s’énerver, leur prochain combat ça sera les douches. »
Comme tu l’avais prédis, les voilà à se traîner maladroitement, à se pousser pour sortir les premiers, attraper la salle de bain en premier.
Alors tu te relèves calmement, ébouriffant tes cheveux déjà emmêlés.
Si certains traînent davantage, vous voilà presque seuls. Et pourtant, ça t’empêche pas de parler à voix haute.

« Je suis presque triste qu’on parte aujourd’hui. C’était un bon camp, j’ai l’impression qu’on s’est amélioré. T’en penses quoi toi Tetsu ? »

D’un mouvement, tu ouvres la moustiquaire, rampant maladroitement jusqu’à la porte coulissante ouverte pour attraper le peu d’air pouvant te rafraîchir.

« Je t’ai observé tu sais. Ton lancer fait des jaloux d’ailleurs. »

Sei, si tu savais.
Ce que le futur vous réserve.
À quel point l’injustice va venir dévorer vos âmes juvéniles. Qu’elle ne laissera pas même les os cette renifleuse d’amour morte.
Si tu avais pu te douter, tu te serais battu.
Pour renverser la balance, guérir le plus gros défaut de ton existence. Ta cécité face au banal, cet optimisme négligé.

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Message par Invité Jeu 11 Juin - 17:26

59fe7f4503187c46c23b1d96c951697b.jpg
low on self esteem
Musiquei'm just so fuckin' depressed i just can't seem to get out this slump if i could just get over this hump but i need something to pull me out this dump - beautiful // eminem

Ne pas trouver le sommeil, constamment regarder le plafond. Avoir les rouages du cerveau qui tourne à fond, sans jamais laisser en paix sa raison. Tetsuya tente de fermer maintes fois les paupières, mais la peur, instinctivement, le maintien éveillé. Il sait pourtant, qu'ici, avec son équipe, il est en sûreté, qu'il n'y a personne pour lui rappeler à quel point son existence est un affront, personne pour lui donner des coups de pieds dans le dos, pour le pousser dans les escaliers. Seulement, il est bien conscient, que la fin va arriver ; car aujourd'hui est le dernier jour du camp d'été, la fin de son havre de paix.

Il tourne, encore et encore dans son lit, enlaçant avec force son oreiller, cherchant à s'ôter les mauvaises pensées qui viennent le ronger. Il aimerait avoir un mental d'acier, comme Seiichiro, ou comme les autres membres de l'équipe ((comme ses amis.)) Mais rien n'y fait. Il se fait harceler, constamment et il y a une raison à cela ; son manque de tripes, son air chétif et surtout, son cruel manque de répartie. L'ouvrir, avoir le courage ; mais non - Tetsuya n'est pas de ceux qui se dresse l'étendard à bout de bras, ô non, loin de là. Il est du genre à murmurer, à ne pas s'imposer, à se fondre dans la masse. Et cela à le don d'agacer, parce qu'il fait peine à voir.

C'est à l'aube qu'il trouve le sommeil, les yeux humides et le souffle court ; comme s'il avait couru un marathon ; une fin de nuit sans rêve, sans cauchemar non plus… Et finalement, c'est une voix qui s'égosille qui le sort de sa torpeur - mais Tetsuya, il a l'impression d'avoir fermé les yeux un quart de secondes… Habitué à avoir des cernes et à s'abreuver de marre de café, il se redresse, les prunelles baissés sur ses mains courbaturés. Les cicatrices sur ses bras démontrent de son acharnement, tout comme ses doigts un peu tordu ; dévoué à une chose, le baseball. C'est peut-être la seule chose pour laquelle il est doué. Un profond soupir s'échappe de ses lèvres alors que tu te décides à l'approcher, un sourire immense sur les lèvres… ((Qu'est-ce qu'il aimerait pouvoir te rendre un tel sourire, si tu savais…))

Une question, à laquelle il répond d'un simple hochement de tête ; il miserait sur le fait de sa fatigue pour que tu ne lui poses pas trop de question ((même si sa tête de six pied de long est plus qu'éloquente.)) S'étirant et se massant les muscles, Tetsuya attrape son téléphone, l'allume, pour aussitôt l'éteindre - un message de sa mère, mais encore une fois, d'autres messages ; il devrait peut-être sincèrement pensé à changer de numéro de portable. Ne pas être atteint, ne pas y faire attention ((mais ne pas pouvoir faire autrement.)) Attrapant un onguent dans son sac, il l'applique sur quelques unes de ses blessures de la veille avant de se lever et de ranger son fûton, de replier les couvertures alors que d'autres se précipite sous la douche.

Tu reprends Seiichiro, laissant les autres s'énerver contre toi, alors que Tetsuya laisse s'échapper un rictus, presque imperceptible, ainsi qu'un soufflement du nez, quasi inaudible. C'est un cachet qui glisse dans son gosier, contre l'angoisse et l'anxiété, effet placebo pour ceux pour qui il n'y a aucune pitié - les pensées se bousculent… La défaite du tournoi, qu'il a quasiment prit sur ses épaules, incapable de courir pour prendre une base, au bout de ses forces, la vision trop faible pour taper à la batte… S'améliorer, coûte que coûte, c'était son objectif. Voilà que tu évoques votre départ et il se rembrunit instinctivement. Cela le rend lui aussi triste, mais pour une toute autre raison ((seulement, toutes les bonnes choses ont une fin…)) « Et bien, je dois avouer que cela me rend triste également ; je ne sais pas si l'on s'est réellement améliorés, c'est… Le genre de choses qu'on ne voit que pendant un match je pense. »

Il n'est pas réellement habitué à faire des phrases trop longues, de peur d'emmerder son entourage ; il n'a pas une voix qui porte, ni même qui est réellement viril - il essaye pourtant Tetsuya, mais peut-être que ce n'est pas pour lui ((prendre en assurance, ce serait prit pour de l'arrogance, non ?)) Et voilà, encore une phrase à son attention, une envie, peut-être, de lui donner confiance. Ses joues s'empourprent légèrement, toujours quand tu lui fais des compliments, alors Tetsuya détourne aussitôt la tête, se grattant le nez, signe de sa gêne. « Ah… Ah bon ? Tu m'as observé ? Comment ça des jaloux ? Je. J'ai juste un contrôle plus aiguisé que la moyenne et une vitesse de balle courbe assez enviable ; mais il y a meilleurs lanceurs… »

Il y a toujours meilleur que soit, Tetsuya en est conscient ; trop peut-être. « Toi aussi tu t'es amélioré Seii' ; tu tapes de mieux en mieux la balle à la batte, tes qualités de receveur sont appréciés au sein de l'équipe et t'as une bonne vitesse de course pour prendre les bases… Je t'envie… » Le mot de trop, toujours. Prenant conscience de son air un peu penaud et triste, il s'étirer une nouvelle fois, essuie le bord de ses yeux encore humide de sa courte nuit et repli les couvertures de ceux qui se sont précipités à la douche sans prendre le temps de le faire. Constamment à la traîne… « Je vais continuer de ranger la chambre, tu ferai bien d'aller à la douche, les premiers à y être aller sont les plus rapides ; les autres risquent de s'endormir sous le jet. » Nouveau rictus, léger rire. Si seulement, la vie pouvait constamment être ainsi.

Mais voilà, il y a des choses, qui brise.
Qui détruise des vies.
Et c'est ce que le futur lui réserve.




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