Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

w a l t z • ADRIAN

Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Sam 20 Juil - 0:22

does they love you better than i can ?
Musiqueif you look into the distance, there's a house upon the hill guiding like a lighthouse to a place where you'll be safe to feel at grace 'cause we've all made mistakes, if you've lost your way, i will leave the light on - leave a light on // tom walker

Ses yeux d'ambres contemple l'horizon par la fenêtre, bientôt ce cours ennuyant serait terminé et à l'art, pleinement, elle pourrait se consacrer. Nina n'en a que faire des mathématiques, des statistiques, ce n'est pas ce qui suscite chez elle un quelconque intérêt, bien au contraire. La voilà qui fait tournoyer son stylo sur ses doigts, dans une danse endiablé, écoutant l'écho du vent qui vient caresser les rideaux, soulever ses mèches blondes avec douceur. Accoudé à sa table, elle écoute Nina, sans réellement imprimer, attendant juste d'entendre la sonate de sa félicité, le carillon de la fin de l'heure qui a enfin fini par sonner. Notant ses devoirs avec rapidité en essayant de ne rien oublier, la jeune demoiselle réajuste sa jupe et sa chemise blanche avant de ranger ses affaires et de quitter la salle de classe comme une furie, n'entendant même plus ses amies.

Aujourd'hui, elle savait qu'elle le verrait, l u i. Qu'il serait là pour assister les nouvelles directives, un cour de céramique ((hantise pour celle qui ne sait rien faire d'autre que peindre.)) Une raison d'essayer, de persévérer, même si elle n'est pas douée, Nina tente, préparée à entendre des critiques constructives blessantes, mais pourtant obligatoire. Son sourire malgré l'angoisse et son cœur qui bat n'en démord pas, il reste là, figé sur son faciès à la teinte d'une pêche japonaise, s'étirant un peu plus à chaque pas l'a rapprochant de la classe spécialisé qui s'est transformé en atelier. Encore une fois, elle vérifie sa tenue dans son miroir de poche, passant ses doigts fins au niveau de sa frange avant d'enfin pénétrer dans l'antre. Ouvrant la porte doucement alors que certains se sont déjà attelé à leur travaux, la jeune fille prend place dans le fond de la pièce, à sa place préféré, non loin de la fenêtre qu'elle ouvre légèrement. Hors de question d'étouffer par cette journée ensoleillé.

Son sac posé à ses pieds, la jeune femme regarde autour d'elle, chacun semble avoir décidé de faire ce qui lui plaisait, pas de modèle à reproduire aujourd'hui, carte blanche semble de mise et soudain, elle blémit. Aucune idée ne lui vient, alors c'est son carnet de croquis qu'elle a toujours sur elle vers lequel Nina se tourne, grattant le papier à la recherche d'une idée, pour ne pas décevoir, pour ne pas être renvoyé... La tête baissée, elle venait tout bonnement de percuter, qu'elle n'avait pas dit bonjour quand elle était entrée. Le stresse l'a fait totalement vrillée, déchanté, elle sait qu'elle est un brin paumée. Mais ce n'est pas une raison pour Nina de se laisser abattre, loin de là, elle est loin d'avoir abattu toutes ses cartes. Son crayon danse sur le papier, un bol naît sous ses doigts, avec des arabesques florales allant par-ci et par-là ; elle sait très bien qu'elle n'arrivera jamais à le reproduire à l'identique, mais qui ne tente rien n'a rien.

Mais dès que le croquis est achevé, c'est déjà le blocage, son cerveau semble avoir oublié la première étape. Et la panique la gagne, monte, encore et encore, avant qu'elle se décide à lever la main, rencontrant alors ton regard, celui qu'elle cherche toujours à capturer ((mais ce n'est pas un piège, pas cette fois, elle veut vraiment bien faire, il n'y a pas plus vrai.)) « Monsieur, je suis désolée, j'ai... Besoin d'aide, s'il vous plaît ? » Et la voilà qui stresse, encore et encore, son palpitant entamant un rythme endiablé qu'elle n'arrive pas à calmer. S'éventant de sa main pour tenter de respirer un peu plus d'air, c'est en te voyant approcher qu'elle te tend le croquis, pour que tu te fasses une idée de ce qu'elle veut essayer de reproduire. Heureusement qu'elle dessine bien Nina ((c'est son seul talent après tout.)) « Je souhaite faire ce bol, mais, je ne sais pas par où commencer... Je ne veux pas gâcher de matière, je veux tenter de faire ça bien... Mais, j'ai peur de me tromper. Vous pouvez m'aiguiller pour la première étape ? » Sous ses airs espiègles et un peu déluré, Nina n'en reste pas moins une jeune fille perfectionniste et minutieuse qui n'aime pas échouer, qui aime réussir les choses ; alors elle essaierait, même si le résultat risquait d'être... Déplorable, comme d'habitude.


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Sam 20 Juil - 18:27






Te voilà à traîner de nouveau parmi ces murs.
Des années se sont écoulées, de quoi faire de toi un adulte à peu près qualifié. Diplômé, étiqueté comme un bon élément à qui le succès viendrait déposer des couronnes de lauriers. Le mensonge ne fût pas complet mais la réalité vînt diluer les compliments et les certitudes édulcorés.
Tu es revenu de là où tu t’enfuyais sans regrets il y a quelques années, quémander un peu de nouveauté dans ta vie bien rangée.
C’est comme ça que tu t’es retrouvé à assister cette classe, à apprendre aux volontaires à parfaire leur éducation tertiaire.

À la sonnerie c’est un saut dans le temps.
Si les années ne t’avaient pas rendu plus sourd à ce genre de petites règles inculquées, tes anciens réflexes auraient pu renaître de leur plein grès. Le dos droit, les cheveux encore taillés, une certaine pureté encouragée par la soif de se dépasser. Tel était le portrait régressif que tu aurais pu taillé de l’adolescent que tu as été. Tu écrases ta cigarette dans le cendrier extérieur, secoue le fond de ta cannette de café, voir combien de gorgées te seront encore accordées avant de devoir t’en débarrasser.
Tu te plaît ici. Ce petit écosystème excitant et excité qui ne cesse de remuer, de faire naître des projets, de s’enamourer constamment de petites choses insignifiantes aux yeux des autres.

Tu remontes dans tes appartements, accueillir tes petits apprenants. Ce ne sont pas que les tiens, celui ayant été ton professeur des années auparavant officie toujours. Tu n’oserais d’ailleurs pas dire devant lui ce genre de choses.
Tu aurais plutôt tendance à te présenter en assistant obéissant, ici et là pour remplir son compte en banque tout en participant à la vie de l’établissement, à son renouvellement.

Les explications sont données à la classe, les murmures, les questionnements, les rires étouffés se calment petit à petit pour laisser place à la concentration. Envie de bien faire, ennuie parfois bien camouflé. Une main se lève, fend la petite foule de têtes baissées. Avec tes sourcils haussés et d’un mouvement latent, tu accueilles la question posée.
Petit cheminement calme jusqu’à elle, tu sembles presque perplexe.
« Dis moi tout. »

Tu tires une chaise pour t’asseoir à côté, un coude appuyé pour soutenir ta tête. Tes yeux regardent le croquis élaboré, tu parcours les motifs dessinés. Il y a dans sa voix quelque chose d’apeuré, comme la peur de mal faire, de tout rater.
« Tant que la terre n’est pas sèche ou cuite, c’est pas gaspillé. Tu devrais juste essayer tu sais. »

Si tu es assistant, tu n’es pas des plus passionnants ou encourageant. La pédagogie ce n’est pas inné.

« Commence par une boule, proportionnelle à la taille du bol. Ensuite, place-là sur le plateau du tour, creuse l’intérieur. Et c’est fait. » Tu lies le geste à la parole, glaise imaginaire entre les doigts, tu t’y crois. Mais derrière toi repose le regard ridé d’un professeur te voyant comme un égaré. Évidemment qu’il attend de toi que tu sois plus impliqué.

Poids sur les épaules, frissons dans la nuque, tu décides de te lever. « Viens, je vais te montrer. »
Vous vous installez, tu mets en place les ustensiles utiles, organise de quoi sustenter, faire de cette idée une réalité. T’es perdu dans tes pensées.

« D’ailleurs, je t’ai pas demandé mais, pourquoi un bol ? C’est pas une grosse prise de risques… C’est pour quelqu’un ? Un animal ? »
Indélicatesse, sensibilité au plus bas. Tu attaches tes cheveux, lui tendant un tablier. Parce que si Nina a tendance à briller dans les traits, les couleurs et les jets, tu la sens bien plus hésitante à se lancer dans ce genre de projets.


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Sam 20 Juil - 20:34

infect me with your loving fill me with your poison
Musiqueyou're so hypnotizing, could you be the devil ? could you be an angel ? your touch magnetizing feels like I am floating leaves my body glowing - e.t // katy perry

Et voilà, Nina regrette déjà d'avoir ouvert la bouche, d'avoir levée sa main ; te voilà en train de l'approcher, d'un pas lent et nonchalant ; une démarche qu'elle a apprit à analyser. Chaque fois que tes pieds tapent sur le sol, ses poils s'hérisse ; une sonate dont elle s'abreuve, mais qui suscite chez elle quelque chose qu'elle n'arrive pas à définir. La vérité, c'est que Nina n'assume pas réellement ses sentiments, n'arrive pas à accepter ((comment avait elle put finir par tomber amoureuse d'un adulte et qui plus est d'un professeur ?)) Et elle se rappelle de ses leçons de moral, quand ses amies parlaient du professeur d'anglais, sur lequel beaucoup fantasme, sauf elle. Nina se rappelle de ses petites piques qu'elle lâchait de façon un peu hautaine, tout ce qu'elle n'est d'ordinaire, pas ; mais voilà, comme dit le fameux meme des internet "karma is a bitch." Et ta voix s'échappe de tes lèvres alors que tu prends plaçe à côté d'elle et étrangement, Nina se sent paralysée, à des années lumières de la réalité. En son for intérieur, elle se voit sur une falaise, en train de se mettre en position buzz l'éclair, prête à crier "to infinity, and beyond." Idiote qui va tout faire capoter, dont la timidité ne fait normalement pas parti de la liste exhaustive de ses défauts et qualités.

Le cœur se serre, l'air lui manque, comme un noyé qui galère à remonter à la surface, elle se sent vidé de son énergie et pourtant, elle n'a pas encore commencé ses explications ; elle n'a même pas encore répondu à tes interrogations. Elle se sent comme spectatrice, en dehors de son corps, comme un fantôme qui contemple une scène, qu'il aimerait faire avancer plus vite, faire réagir en gueulant, mais ne pas être entendu, ni vu. Nina, elle aimerait se secouer les puces et elle essaye mentalement, de se mettre une claque, mais rien n'y fait, elle est bloquée. Et pourtant, elle écoute tes explications, du coin de l’œil, de ses yeux ambrés, elle scrute chaque mimique, ta gestuelle, ta voix mélodieuse l'a fait doucement chaviré... Et voilà qu'elle recommence, comme une amoureuse transie qui est totalement perdue. Nina est une artiste avant tout et elle n'était pas là non plus uniquement dans le but de te voir, non, loin de là. C'est alors que tu te lèves et que tu l'invites à te suivre, alors Nina ne se fait pas prier, attrapant son carnet pour noter tes indications et tout ce qui va avec, la jeune fille prend place à tes côtés, alors que tu as fini d'installer les ustensiles. Et voilà qu'une question arrive, une question à laquelle elle ne s'attendait pas. Pourquoi un bol ? Pas une grosse prise de risque... Effectivement. Cela tombait sous le sens.

Et la pression lui fait resserrer la poigne sur son critérium qu'elle sent un peu ployer, qu'elle pourrait casser si elle continue à se point à forcer. La salive ne se produit plus réellement, la panique l'empêche de faire tourner les rouages de son cerveau correctement. Comment expliquer les choses ? Comment faire pour ne pas trop en dire ? Pour ne pas trop se dévoiler ? C'est après avoir prise une grande bouffée d'oxygène et en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille que Nina se lance. « C'est un ca-cadeau pour mon père. Je ne suis pas très dou-douée en céramique, vous l'avez sans doute re-remarquer depuis le te-temps, je rate quasiment tout ce que j'en-j'entreprend... » Elle se mettrait des claques, elle déteste ça, bégayer sous le coup de la pression. Cela ne lui arrive jamais, seulement ici, quand elle te parle. Alors elle tente Nina, de se concentrer sur autre chose, de se dire qu'elle parle avec un poulpe, ou avec un chaton abandonné. Ne pas te regarder, cela l'aiderait sans doute. « Mais j'aimerais réussir ce bol, pour le voir sourire. Mon seul talent est la peinture, mais si la forme du bol n'est pas parfaite, même mon talent paraîtra dérisoire. Non ? »

Son sourire mélancolique rencontre la table, puis son regard remonte instinctivement vers toi, son air angélique revient étiré ses traits, tenter de faire bonne figure malgré la dureté de la vie, du drame qui touche sa famille et auquel elle tente vainement de faire face ; de garder un semblant d'espoir pour son père. « Du coup, je vous regarde, cela m'aidera à ne pas faire certaines erreurs... Celle que je fais... Constamment. Désolé de vous déranger avec ça... » Les mains jointent comme une prière devant elle, Nina rajoute une courbette en avant en guise d'excuse, elle déteste ça, être inutile et incapable de faire les choses par elle-même ; mais son côté perfectionniste l'empêche d'en faire autrement dans ce genre de cas. Elle veut vraiment que cela lui plaise, alors elle a besoin de ton aide. « D'ailleurs monsieur... Euh. je peux vous poser une question ? Pourquoi avoir choisis la céramique ? Qu'est-ce qui vous y a poussé ? » Beaucoup trop curieuse de toi, mais peut-être l'as tu remarqué désormais ; son regard constamment braqué sur toi, ses interrogations à ton égard. « Désolé, je suis beaucoup trop curieuse ! Vous n'êtes pas obligé de me répondre. »

Mais cela serait mentir, que de dire le contraire ; elle aimerait savoir, elle est comme ça Nina, on ne la changerait pas.


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Ven 30 Aoû - 20:36






Ridigité non-dissimulée, son squelette ploie sous ton regard inerte. Des variations atones dans la voix, des soubresauts. C’est l’effet que tu fais. Désagréable, jamais à l’amiable, toujours être à rebrousse-poils.
Tu n’es pas aimable, ni désirable, il n’y a rien de charitable à propos de ton comportement discutable. Le malaise est l’effet secondaire que tu procures, l’on pourrait te surnommer ordure.
Tu te mordilles l’intérieur des lèvres, tu joues du bout des incisives avec la chaire grappillée. Comment ne pas briser, ne pas crisper avec ton honnêteté ? En réalité, tu ne lui souhaites pas d’être bien traitée. Les mots caressants, les encouragements, tu sais qu’elle s’y accrochera avec tant de force et de naïveté, de quoi la maltraiter.
Nina est douée. Ses yeux capturent avec justesse les petites délicatesses de ce qui vous entoure. Elle est à fleur de peau, tu le sens bien dans ses bégaiements plaignants et son regard fiévreux, celui qui recherche une once de reconnaissance, d’écho. Mais Adrian n’est pas celui qui te le renverras. Il restera muet, accablé.
Car il sait qu’à la sortie du cocon, une fois diplômée, la possibilité d’un massacre pointant le bout de son nez n’aura rien d’un drame si ce n’est d’être une énième banalité. Un cas qui ne sera pas isolé.
C’est pas tant que tu souhaites du mal Adrian.
C’est que tu préfères t’en tenir à ce que tu sais.
Que vous êtes des milliers à penser inventer des nouveautés. À apporter quelque chose de sublimé à un monde tout à fait laid.

C'est un ca-cadeau pour mon père.
La sincérité dans cette réponse estropiée t’arraches un sourire. De ceux que tu contient en mordant un peu plus fort, glissant comme un rideau ta main sur tes lèvres. De quoi te camoufler.
Qu’importe l’âge. Des années tendres où l’on produit un presse papier aux années apprenantes, l’on désire toujours offrir en récompense, remerciement, un petit morceau.
Si tes tendances sont cyniques, il y a en réalité une petite part qui se fait dévorer par une certaine tendresse. Quelque chose que l’on pourrait qualifier d’adorable. De tout à fait remarquable. Cette once discrète mais terriblement efficace de candeur.
Un léger soupir pour faire passer ton sourire.
Une digestion de ta capacité à apprécier.

« Tu peux pas parler de talent si c’est pour offrir. Ton père est pas critique d’art à ce que je sache, il se contentera du geste et de l’effort. Comme tous parents. »
Haussement d’épaule, tu souris l’air de rien, yeux-mi clos. Deux croissants sombres et apaisés par la terre tournant sur elle-même, façonnée par ses mains expérimentées.
« Au cas où tu te demanderais, le mot clef dans ma phrase était ‘effort’. C’est ça qui va faire la différence Nina. »
Parce que Nina est aussi loin d’être bête.
Que tu sais qu’elle est capable de passer de longues heures sur une toile. Qu’importe le medium, la technique, que cela soit d’écraser des pastels contre un grainage, de frotter une toile. Ce qu’elle met là-dedans, tu la sais capable d’en faire autant dans cette matière.

Et tandis que tes cheveux longs glissent devant tes yeux, tu étales tes doigts autour de la structure, tu construis, façonne. Bâtisseur de minces espoirs, créateur de banalités. Et tu ris avec une certaine bienveillance à sa remarque.
« Il me faut des bornés comme toi pour justifier ma paye tu sais. »
Parce que tu fais parti de ces adultes qui regardent la génération d’en-dessous avec une certaine rancœur. Est-ce qu’ils feront mieux ? Est-ce qu’ils auront plus d’opportunités ? Ou bien tout gâcher ?
Ce qui t’insupportais dans le passé, tu l’incarnes dorénavant avec une certaine tranquillité. Sans recul ni jugement sur ta propre attitude.

D’ailleurs monsieur... Euh. je peux vous poser une question ? Pourquoi avoir choisis la céramique ? Qu'est-ce qui vous y a poussé ?

Si des excuses s’en suivent rapidement, tu souffles entre tes mèches pour dégager ton regard obstrué. Tu n’es pas dérangé par un peu d’audace, pas une conversation gravitant autour de quelque chose de différent, changeant de tes bribes moralisatrices.
Mais durant un instant, tu ressens un pincement.
Entre tes côtes malmenés, ce sentiment renaît.
Qui vient te susurrer que ton cœur s’est déjà fait recraché.

« Nina, rends-moi service… » Il y a un peu d’autorité dans la voix, de quoi rompre, désordonnée l’ambiance installée. L’on pourrait presque croire que tu serais sur le point de l’envoyer bouler. « La mèche que j’ai devant les yeux, remets la derrière mon oreille s’il te plaît. J’ai les mains occupées. »
Et l’orage est passé.

Tu prends ton temps pour réfléchir. À comment poser les bons mots, expliquer sans dénaturer ton intimité. Davantage l’image, la légende qui s’est créée autour de ton personnage parfaitement abordé.

« J’étais pas forcément doué ailleurs. Et on m’a beaucoup encouragé. »

C’est étrange d’en parler sans sa présence.
Comme si l’histoire se répétait, que tu étais moqué.
Car il n’y a pas si longtemps, les rôles étaient inversés.

Tu étais là, à souffler. Insolent, impatient, frustré par les efforts impayés. Tu la trouvais bien ingrate cette argile malmenée. Mais à tes côtés, elle était là, à t’encourager. À te réveiller, te dire de t’accrocher.
Qu’abandonner, ça faisait pas parti de ton adn, surtout lorsqu’on a autant de fierté.
Cette silhouette penchée par-dessus ton épaule, il est vrai que tu l’a beaucoup aimée.

« La personne qui occupait ce poste avant moi était bienveillante. Je pense que tu l’aurais davantage appréciée. Plus patiente. »

Adrian, si tu continues, tu vas te faire du mal.
Tu vas venir par creuser la plaie à peine refermée.
Et tu sais qu’il n’y a rien de beau à déterrer le passé,
Car l’on y trouve seulement des macchabées.

« Douée pour transmettre, passionnée. »

Et te voilà lancé,
Sur cette route de nostalgie ridicule poussée par une question naïve.
Tu n’as rien d’un adulte, t’es qu’un enfant abandonné qui n’a jamais su digérer.
Et tu continues de maltraiter, de caresser le prototype de glaise.

Tu lui jettes un regard.

« Tu regardes au moins ce que je fais ? »


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Jeu 19 Sep - 21:20

infect me with your loving fill me with your poison
Musiqueyou're so hypnotizing, could you be the devil ? could you be an angel ? your touch magnetizing feels like I am floating leaves my body glowing - e.t // katy perry

« Tu peux pas parler de talent si c’est pour offrir. Ton père est pas critique d’art à ce que je sache, il se contentera du geste et de l’effort. Comme tous parents. » C'est vrai, tu n'as pas tort, mais avoir un père alcoolique n'aide pas forcément - c'est facilement, soit tout beau, soit tout noir. Il n'y a pas d'entre deux dans ce genre de cas là. Baissant la tête, l'air renfrogné, Nina se contente d'acquiescer, de hocher la tête positivement, en ravalant ses mots, en se mordant la langue. Tu dis ça avec un peu trop de désinvolture à son goût, mais la jeune fille ne peut pas te blâmer, tu ne connais pas sa situation. Tu ne sais pas que sa mère est absente, toujours en déplacement, la laissant seule dans ce manoir bien trop grand. Tu ne sais pas qu'elle va toujours voir son père, pour le faire sourire, en se prenant parfois des coups, en ravalant ses larmes. Alors non. Elle ne peut rien dire, juste accuser le coup. C'est en secouant la tête qu'elle entend ta prochaine sentence. « Au cas où tu te demanderais, le mot clef dans ma phrase était 'effort". C'est ça qui va faire la différence Nina. »

Les efforts, elle a beau en faire, elle trime, encore. Nina est la preuve parfaite que les efforts ne mènent pas forcément à quelque chose. Ce n'est pas parce qu'on fait des efforts dans une matière qu'on finira par exceller, loin de là. Elle a essayer la céramique, pour se rapprocher de toi, mais depuis le temps, elle n'a pas progresser. Et son naturel perfectionniste, lui fait constamment se dire, qu'au contraire, elle a juste régresser. Elle aimerait y croire, être optimiste, comme la lycéenne qu'elle est - comme tout les autres jeunes de son âge - mais elle n'y arrive pas. S'il n'y a aucune once d'amélioration dans son travail, cela va la miner, elle le sait, elle est comme ça. Mais abandonnée, en revanche, jamais. Quitte à gâcher de la matière première. Elle continuera. Pessimiste ne veut pas dire lâche, pessimiste ne rime pas avec abandon ; pas dans son monde. « Il me faut des bornés comme toi pour justifier ma paye tu sais. » Un fin sourire vient étirer ses lèvres, rougir ses joues ; tu l'as comprends ((tu la connais.)) C'est exactement ce qu'elle est.

Le coeur qui bat, la peine qu'elle a ressenti à ta première remarque s'estompe ; l'image de son père affalé sur son canapé disparaît pour laisser place à une atmosphère plus détendue, plus zen. Elle entend les autres élèves qui se sont déjà attelés à la tâche alors que vous vous permettiez de prendre votre temps, de discutailler tranquillement, avec nonchalance. Elle mentirait Nina, si elle disait qu'elle n'appréciait pas ce doux moment de partage, qu'elle ne fantasmait pas un peu également - tu lui fais de l'effet c'est indéniable. Mais elle n'est plus une enfant, elle ne sait pas si tu es marié ou même si tu as des enfants ; mais elle sait que tu l'as considère comme telle ; une simple adolescente - ton élève. Le coeur se soulève plusieurs fois alors que tu soupir, dégageant tes mèches, ou du moins, tu en fais l'essai sans succès. « Nina, rends-moi service… » Elle s'attendait à une réponse sèche, quelque chose du genre "évite de me poser des questions personnelles, tu seras gentille." Mais non. C'est autre chose qui arrive. « La mèche que j'ai devant les yeux, remets la derrière mon oreille s'il te plaît. J'ai les mains occupées. »

Et elle hésite, l'espace d'un instant
Car elle ne sait pas ce qui va naître chez elle
Dès lors qu'elle aura posée ses mains sur toi

Le rouge sur ses joues revient, elle sent carrément les fourmis y grouiller ; une envie de sourire qu'elle contient, pour ne pas paraître trop étrange, même si tu ne peux plus voir son visage à présent. Approchant lentement un doigt, elle hésite Nina, à carrément utiliser un élastique pour attacher ta chevelure bien trop longue. Quelques secondes passes et elle prend l'initiative, advienne que pourra. C'est en relevant la manche de sa chemise, que la jeune fille attrape ta crinière, lentement, la ramène en arrière, pour les attacher délicatement dans une queux de chevale quelque peu haute. « Je me suis permise… Je pense que ça sera bien plus simple pour vous ainsi. » La voilà qui se recule et inspecte alors tes mouvements, prenant place à tes côtés, entrant de nouveau dans ton champ de vision ; tentant vainement de calmer se rouge qui continue de subsister sur ses joues en peau de pêche. « J'étais pas forcément doué ailleurs. Et on m'a beaucoup encouragé. »

Et voilà, encore une fois, sa curiosité vient lui faire battre le coeur ; qui a bien pu t'y encourager ? Elle se le demande Nina et ça doit être écrit en panneau lumineux dans ses pupilles. Pourtant, elle tait ses interrogations, ne les énumères pas à voix haute, les laisses se noyer dans son flot interne constant. Est-ce qu'elle finira par peindre ? La jeune fille se le demande, fantasme parfois sur son avenir, essaye de s'inventer une vie, mais pour l'heure, elle ne sait pas à quoi elle aspire. C'est beaucoup trop compliqué de se projeter. Alors, elle essaye Nina, de ne pas s'en inquiéter - mais il y a tout finalement, pour le lui rappeler. « La personne qui occupait ce poste avant moi était bienveillante. Je pense que tu l'aurais davantage appréciée. Plus patiente.»

Cela m'étonnerait. Elle ne le dit pas Nina, mais son regard le dit, sa moue un peu boudeuse également. Il faut vraiment être aveugle pour ne pas capter à quel point elle t'apprécie ; mais comment t'en vouloir ? Cela doit être difficile à concevoir pour une enseignant, qu'une élève craque assurément sur lui. Se massant la nuque, Nina reste là, attentive, cherchant ses mots. « Douée pour transmettre, passionnée. » Et il y a un nouveau sentiment qui naît, qui entoure son coeur, qui le malaxe dans tous les sens pour mieux l'écarteler. Elle ne sait pas de qui tu parles, mais elle s'imagine instinctivement une femme au vu de ton air nostalgique, jonché de mélancolie. La mâchoire serrée, Nina reste interdite, quelques minutes, si ce n'est plusieurs ; avant que tu ne viennes la ramener à la réalité. « Tu regardes au moins ce que je fais ? »

Toujours. Elle est toujours subjugué par tes gestes, par l'intonation de ta voix, par toi dans sa globalité ; de manière générale. Mais voilà, Nina est perdue et ça se ressent, dans sa gestuelle qu'elle ne maîtrise pas. Ramenant une mèche derrière son oreille, elle lâche en reportant son attention sur autre chose, le regard fuyant, l'air un peu maussade. « Oui oui, je vous… Je regarde ce que vous faites ! J'étais juste ailleurs l'espace d'une minute, excusez-moi ! » La panique est totale, son coeur bat à tout rompre, son souffle saccadé, à en perdre haleine. Elle ne sait pas pourquoi Nina, elle ne se comprend pas ; pourquoi est-elle autant affectée ? Autant impacté ? Ce n'est pas dans son vocabulaire pourtant ni dans ses codes, la jalousie - l'envie. Attrapant un tabouret qu'elle soulève pour éviter de faire trop de bruit, la jeune fille s'installe à côté de toi, faisant reculer tes mains pour tenter de prendre la suite - le touché est furtif, quasi évasif. « Je vais essayer, n'hésitez pas à me corriger si je m'y prend mal, s'il vous plaît. » Et alors, elle commence, tente d'y aller doucement, dans un premier temps, de calmer son flot de pensées qui la harcèle ; de qui pouvais bien tu parler ? Soupirant doucement, la jeune fille hésite, l'espace d'une minutes, avant de lâcher, un sourire gêné collé au visage. « Et, si je puis me permettre ; je vous apprécie suffisamment ; vous et votre manière d'enseigner. » Un rire s'échappe, un rire mutin, taquin envers elle-même, mais franc ; qu'elle ne peut garder pour elle. « Et je vous trouve justement très patient avec l'élève si peu douée que je suis ! Votre prédécesseur m'aurait sûrement déjà viré du cours ! »

Elle parle
Sans savoir
Et en réalité, elle ne veut pas en apprendre davantage.
Elle le sent Nina, ça a crée chez elle, quelque chose ((une inquiétude - une jalousie - de l'amertume.))



Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Lun 7 Oct - 17:33





T H E M E
Il y a un instant où tu es clairvoyant.
Où à travers tes discours nostalgiques un peu barbant, quelque chose tique. Ça se coche dans un creux de ton cerveau, l’information apparaît comme un signal alarmant. Tu l’ignores un temps, car tu as encore envie de dévaler cette pente.
Celle des histoires passées et regrettées. Tu pinces tes lèvres gercées, l’envie de nicotine te fais te crisper. T’aurais mieux fait de rien raconter car maintenant tu as envie de partir, de t’isoler. De juste te rappeler, le regard vide, les bras ballants, comme un adolescent.
La vie d’adulte te désintéresse particulièrement. Car de toute façon, tu es mauvais à ce jeu latent.
Tes responsabilités à bras-le-corps, tu redresses ton dos courbé, tes cheveux sont attachés. Tu la laisses maintenant tenter.
Les bras croisés, les yeux rivés sur l’objet, tu l’entends te parler. Et l’alarme à nouveau se fait présente, elle résonne, tournoie comme un gyrophare venu d’autre part. Dans ta position de vieillard rincé, tes pupilles se font écarquillées.
Tu caches derrière ta paume abîmée, ton sourire amusé.
« Tu fais des efforts, y a pas de raisons que je te vire. Je te refuserai l’entrée de la salle le jour où tu arrêteras d’essayer. »

Tu regardes ses mains qui façonnent. Et la manière avec laquelle elle emploie la même douceur, le même doigté apeuré de dénaturer qu’elle a utilisé pour lier tes mèches rebelles.
Et durant un instant qui se compte en éternité, ton regard quitte le plateau tournoyant. Avachi, ton coude prenant appuie sur ton genou, ta main barrant tes lèvres, tu fixes son visage concentré.
La petite alarme de tout à l’heure, c’est une impression de déjà-vu. C’est aussi l’expérience qui parle.
Et durant un instant, ça te serre le cœur. L’attention que vous vous portez n’a rien d’hasardeux. La curiosité est réciproque mais déplacée.
T’as pas envie d’être ce type.
Cet adulte paumé qui pense pouvoir impressionner, retrouver une image de lui dans le regard d’une âme innocente. Qui, parce qu’elle ne connait pas encore les ficelles, verra un idéal alors que tu es le parfait exemple de l’échec.
Tu poses ton doigt sur sa phalange, exerce une pression pour lui signaler de resserrer sa prise. « Dès que tu sens que ça a la bonne largeur, relâche. Et ça sera bon. »
Et durant un instant ça t’effraie. De répéter le passé, d’être ce genre de looser, de mal agir. Tu te jauges et juges Adrian. Et ce que tu vois ne te plaît pas, tu te dis que t’as pas besoin de tomber plus bas.
C’est toujours comme ça.
Un pas en avant, trois pas en arrière.
C’est une décision prise sur le qui-vive, une pulsion. Tu te lèves doucement, fais signe au professeur dont tu étais l’étudiant.
« Tu vois que tu t’en sors très bien. Il va prendre la relève si jamais tu as besoin. »

Et sur tes paroles, tu vas retrouver la cohue du reste de la classe, un poids vibrant au milieu de tes côtes osseuses.
Hors de question que tu sois cette personne là.
Hors de question de répéter cette blague.
C’est trop t’en demander.

Malgré tes paroles sous-entendant la bienveillance, ton attitude criant la fuite, feignant l’indifférence, tu n’as pas retiré l’élastique. Il est toujours là, logé, noué.
Ça ne t’as pas effleuré de l’enlever.
La contradiction à tes pieds, t’es un lâche manquant de panache.

Les dernières heures s’écoulent et durant celles-ci tu évites soigneusement tout contacts. Tu ne vois pas et lorsque tu entends, tu la rediriges vers le prof dirigeant. Et si tu as l’air de lui en vouloir c’est davantage que tu as trop remué la vase te servant de mémoire, de quoi un peu trop t’émouvoir.

La cloche sonne, les chaises grincent sur le sol. Il y a un mouvement tel un courant d’air qui s’échappe de la salle, la majorité s’en est allée, c’est la fin de journée. Du matériel dans les mains, un torchon traînant dans la poche arrière de ton pantalon, tu te diriges vers les lavabos afin de nettoyer ce qui a été laissé de côté.
Et tu pestes.

« J’en connais qui vont être de corvée à la rentrée. »

Tu regardes le calendrier accroché au mur, compte les jours estampés. Deux semaines vont suivre durant lesquelles tu vas retrouver le calme plat. Probablement un certain ennui.
Tu déposes au fond de la salle ce qui t’encombrais, tes yeux cernés s’arrêtant sur une forme lustrée. Les initiales notées sur le carton ne te trompent pas et tu souris, cherchant du regard une chevelure blonde.

« Nina. »

Tu pointes du doigt la céramique terminée, un sourire aux lèvres.
Car durant cet instant, tu as oublié que tu t’en voulais. Que tu ne désirais plus lui parler, ne jamais plus provoquer de situation similaire. Ni ressusciter ton cadavre battant. Mais une fois de plus tu as failli.
Car te voilà, étrangement satisfait.

« C’est du bon boulot. Quand tu reviendras, il aura été cuit une première fois et émaillé. Ça veut dire que tu pourras le décorer. »

Retirant l’élastique de tes cheveux, tu le lui tends, ne sachant pas réellement s’il y a quoique soit d’autre à ajouter. Est-ce que tu devrais le garder ? Est-ce que c’est pas plus hygiénique ?
Tu ne sais quel prétexte tu trouveras la prochaine fois pour recoller les morceaux mais il y a de quoi te rendre impatient.
Quelle méchanceté, quelle moquerie, qu’est-ce que tu trouveras ?

« D’ai- » 

Tu t’es tu au dernier moment,
Devenant ta propre censure.
Ne pas trop en faire, ne pas trop en dire.

Voir la tâche être finalement accomplie t’as fait oublié ton désir de retrait. Et puisque tu es composé à quatre vingt pour-cent d’inexplicable, que tu n’es que désordre désordonné, cœur mal-habile et abîmé, tu glisses sur son bureau un flyer.

Tu profites qu’elle ait le dos tourné pour continuer de vaquer à tes obligations. Car tu n’as pas encore la chance de pouvoir considérer ta journée comme terminée. Le morceau de papier, c’est une invitation à l’exposition dans laquelle tu apparais.
C’est une parenthèse glissée, qu’elle pourrait refermer.
C’est à elle de décider et à toi de jauger si tu ne fais que déconner.


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Ven 11 Oct - 20:42

ash is a thing that some day we all should be
Musiqueand all the roads we have to walk are winding and all the lights that lead us there are blinding there are many things that i would like to say to you but i don't know how, because maybe, you're gonna be the one that saves me and after all, you're my wonderwall - wonderwall // oasis

« Tu fais des efforts, y a pas de raisons que je te vire. Je te refuserai l’entrée de la salle le jour où tu arrêteras d’essayer. » C'est son coeur qui essaye d'arrêter quelque chose en cet instant ; d'arrêter de battre pour toi. Car ce sourire que tu essayes de cacher, ravive en elle, ce sentiment qu'elle essaye tant bien que mal, Nina, de garder secret. Tes yeux se posent sur ses mains qui tentent tant bien que mal de répéter les mêmes gestes assidus ; de ne pas s'écarter de son objectif. Tu perturbes ses sens, tu l'empêches de tourner rond. Elle qui parvient quasiment à toujours tout entreprendre, tout réussir, n'est plus capable de rien quand elle est proche de toi. Ô, elle espère, elle prie Nina, pour que tu ne remarques rien. Déglutissant avec difficulté, elle continue de parfaire ton apprentissage, de ne pas te décevoir ; ses mains ont viennent sur la matière, glissant avec délicatesse et parfois avec fermeté, pour mieux la modeler à son image… Concentrée, elle arrive Nina, l'espace de quelques minutes, à ne pas se souvenir que tu es là, en train de la contempler à l'oeuvre. Un sourcils arqué, un brin pas certaine de ce qu'elle fait, Nina continue, ne relâche pas sa vigilance, ni son attention. Elle retrace le fil de tes propres gestes plus tôt, dans sa mémoire ; te copie autant qu'elle le peut… Ton index vient cependant pousser un peu plus fort une de ses phalanges, alors elle resserre sa prise, les joues un peu rouges ; cause d'un contact charnel auquel elle ne s'attendait pas.

« Dès que tu sens que ça a la bonne largeur, relâche. Et ça sera bon. » La salive ne semble plus avoir sa place dans la trachée de la jeune fille ; quelques mèches de cheveux tombes par-ci et là de son visage, qu'elle tente de rabattre un peu plus devant elle ; pour que tu ne fasses pas attention à ce regard fiévreux, à ses joues trop roses ((à cet amour qui réapparaît malgré elle.)) « Tu vois que tu t'en sors très bien. Il va prendre la relève si jamais tu as besoin. » Cling. Un bruit, que semble faire son coeur, qui s'arrête légèrement, qui ralentit ; la voilà qui hoche la tête en signe d'approbation ; que pouvait elle bien dire de toute façon ? Elle ne peut pas Nina, s'accaparer ton attention ; car c'est égoïste ((et parce que, bon sang, elle n'est qu'une gamine.)) Tu as un passif qu'elle ne peut imaginer, une vie avant qu'elle ne t'ai rencontré ; et surtout, il y a cette hiérarchie, vos statuts différents. A quoi bon essayer ? A quoi bon s'acharner ? Tout cela n'a aucun sens. Le dépit, c'est une sorte de phase obligatoire, un passage obligé pour un amour impossible qui doit arrêter d'être consumer. Comme une bougie, la cire n'est pas infinie, alors autant la laisser mourir ((comme ce sentiment.)) Et malheureusement, c'est son oeuvre qu'elle est également en train de rater ; reprenant aussitôt contenance, reniflant légèrement en s'assurant que plus personne n'est présent auprès d'elle. C'est si difficile, d'être résignée.

Impossible de dire quoi que ce soit, impossible de rester là, à ne rien dire, à ne rien faire ; le poids sur son coeur est là et malgré toutes les bonnes résolutions de Nina, il ne s'apaise pas, il ne la libère pas. C'est après quelques minutes d'efforts supplémentaire, qu'elle termine son oeuvre ; qu'elle considèrera malgré tout comme bâclé. Quittant son tabouret et prévenant le professeur, elle quitte la salle Nina, rapidement, pour aller aux toilettes ((se cacher, oublier, respirer.)) Personne à l'horizon, c'est après s'être lavée les mains et avoir passé un coup d'eau sur son visage pour effacer toute trace de sa peine passagère, que la jeune fille reste là, devant ce miroir ; entraînant le coins de ses lèvres à s'étirer, encore et encore. Ne pas déprimer, cela ne lui ressemble guère, ce n'est pas ainsi qu'elle veut terminer sa journée ; il faut qu'elle s'achève sur des notes légères ((avant la tempête.)) La visite pour son père… Profond soupir, les mains posées sur les coins du lavabo, Nina ferme les yeux et inspire, profondément, avant d'expirer ; longuement. Ne pas se laisser démonter, ne pas être peiné. Relevée la tête et continuer d'avancer.

Voilà que la cloche sonne, alors elle quitte après quelques minutes sa cachette, sa veste nouée autour de la taille, les manches de sa chemise blanche retroussées ; il est temps pour elle d'aller chercher ses affaires en classe pour permettre au professeur de partir. Se hâtant en pressant le pas, la jeune fille revient en pleine salle, là où des élèves eux, finissent finalement par quitter la pièce. C'est l'entente de son prénom que la sort finalement de sa rêverie, alors qu'elle rangeait ses affaires. « Nina. » Tête redressée, sourcils haussés, son regard rencontre le tiens, qui semble être en train de rassembler des affaires par ci et là. Tu pointes du doigts une direction alors qu'elle se rapproche et qu'elle le suis du regard ; sa céramique est là. Tête baissée, un peu honteuse, elle ne sait pas si elle s'est foiré ou non ; beaucoup trop exigeante avec elle même pour être véritablement objective. « C'est du bon boulot. Quand tu reviendras, il aura été cuit une première fois et émaillé. ça veut dire que tu pourras le décorer. » Un nouveau hochement de tête positif ; elle se rend compte, en cet instant, qu'elle n'a toujours pas ouvert la bouche depuis son "abandon" ; depuis ton départ. Elle ne sait pas ce qui lui arrive, c'est comme si la déprime comprimait beaucoup trop sa gorge pour exprimer quoi que ce soit ; ce ne sont pas les mots qui manque, juste la volonté.

Un élastique ôté, que tu lui tends ; c'est avec un hochement de tête négatif, qu'elle le repousse vers toi, ordre silencieux pour te dire de le garder. Tu auras ainsi un objet à elle et de cette façon, Nina, ne se torturera pas en contemplant nuit et jour cet élastique que tu avais porté. ((Qu'elle avait pu attacher à ta chevelure ; ce souvenir, lui suffisait.)) Elle sait Nina, qu'il est tend pour elle de l'ouvrir, qu'elle ne doit pas rester terrer dans son mutisme, ce n'est pas elle ; ce n'est pas naturel. « Merci encore pour aujourd'hui Mo-Monsieur. Vos instructions ont été bénéfiques pour moi et j'ai pu, pour une fois, rendre un travail convenable. J'espère que la décoration sera également acceptable. » Une main dans sa chevelure blonde, elle remet une partie de sa crinière en arrière, signe de gêne qu'elle n'arrive jamais à réfréner. Elle entend par la suite, la première partie d'un mot, qui quitte ta bouche, alors que son portable vibre dans sa poche. Une fois, deux fois, trois fois ; un appel de sa mère, obligatoire... « "D'ai" ? Vous vouliez rajouter quelque chose monsieur ? Ou ai-je eu une hallucination auditive ? »

Cela ne serait pas la première fois et elle est douée Nina, pour s'imaginer des choses qui n'arriveront jamais. Le vibreur continue, le téléphone insiste, encore et encore. « Excusez-moi... » Se reculant légèrement et attrapant son téléphone, la jeune fille dépose son sac sur une table, s'approchant d'une des fenêtres pour être certaine d'avoir assez de réseau. « Allô ? ..... Oui maman je t'entends..... Non toujours au lycée...... Je sais que tu es en voyage d'affaire jusqu'à la fin de semaine...... Hein ? ........ Tu prolonges encore ? ......... Non c'est super ! On ne pourra juste pas fêter ton anniversaire ensemble du coup ? ....... Ce soir ? Je vais allez voir Papa avant de rentrer......... Maman, s'il te plaît, ne recommence pas, c'est mon père........ Oui. Je sais. D'accord....... On se revoit dans quelques jours..... Oui, moi aussi. » Profond soupir alors qu'elle raccroche ; cela n'a durée que quelques minutes, mais cela lui a parut terriblement long ; entendre encore les excuses de son absence, des insultes sur son père ; ce n'est jamais, réellement, très gai. Rattrapant ses affaires et glissant le portable dans une des poches de son sac ; la mine un peu renfermée ; Nina se rapproche de toi, le regard perdu un peu dans la pièce. « Je suis désolée encore, je vous ai posée une question pour mieux vous abandonnez par la suite ; vous vouliez donc me dire quelque chose ? Ou... Je doi-peux m'en aller ? » Lapsus ; devoir au lieu de pouvoir... C'est la fatigue qui la met dans tous ses états ((oui, ça doit être ça.))



Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Ven 11 Oct - 21:58





T H E M E
En fond sonore tu entends un appel, une conversation qui t’es interdite, mais à laquelle tu assistes. Une parenthèse intime et familiale dans laquelle tu l’entends hésiter, trembler. Sa voix se fait complaisante malgré la mésentente. Tu attends qu’elle termine l’appel pour te faire de nouveau présent, prenant un air à moitié étonné. Mauvais comédien.
« Pas de soucis Nina. »
Et ton regard coule en direction de l’invitation ignorée, de quoi t’embarrasser. Te voilà, l’adulte à faire un saut dans le temps. Qu’importe le nombres d’années, de refus, de petites victoires, inviter une fille reste une épreuve dont tu passerais bien. Ta main posée contre ta nuque, tu ramasses le papier, le lui tend en bonne et due forme.
« Il y a un vernissage ce soir pour une exposition à laquelle je participe si tu es libre. Il y a surtout d’autres participants dont le travail pourrait t’intéresser. »
Et puis dans un empressement, quelque chose de pinçant,
Tu te sens obligé de justifier, d’améliorer ta proposition.
De faire en sorte de ne pas paraître oppressant.
« Je voulais proposer à la classe, j’ai oublié. »
Tu ries avec gravité intérieurement Adrian. Tes excuses valent ton malaise, il n’y a rien de naturel à ton comportement. Plus tu tentes de faire des efforts, de naviguer en son sens, plus tu parais louche. À trop réfléchir, à trop vouloir rendre les choses naturelles, tu les empires avec une facilité déconcertante.
Tu ne sais pas vraiment pourquoi tout d’un coup, elle fait partie de tes intérêts. Qu’est-ce qui t’as marqué, remué. Ni pourquoi tu te dois de confirmer rapidement s’il y aurait la possibilité de quelques sentiments. T’es un impatient. Chez qui aucune poésie n’a le temps de prendre racine. Comme dans un jeu du donnant-donnant, vous avez chacun lancé vos paris.
« Ça commence aux alentours de 20h, c’est peut-être un peu tard pour toi, surtout si tu es seule en ville. »
Parce que tu n’oublies pas qu’elle est une fille, seule. Que qu’importe si elle sait se défendre, tu n’as pas envie d’être le responsable d’un drame. Et tes yeux se lèvent naturellement vers l’horloge de la salle de classe. Tu ne devrais pas tarder. Terminer tes responsabilités ici, rentrer chez toi avant d’aller sur place, de vérifier que tout est en place.
Inconsciemment, tu sais qu’il y a des chances qu’elle soit là, celle qui a remué avec nostalgie tes pensées. Ou peut-être pas. Quoiqu’il en soit ta décision de faire ce pas ne la concerne pas, ni elle, ni son fantôme.
C’est seulement toi et ton jugement biaisé, un peu affolé.
« Quoiqu’il en soit… Bonne soirée ! »
Tu lâches un sourire, jetant par-dessus ton épaule l’un des torchons.


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Ven 11 Oct - 22:41

We're not lovers, we're just strangers
Musiquei remember, i remember what you told me, said that we're not lovers, we're just strangers with the same damn hunger to be touched, to be loved, to feel anything at all - strangers // halsey & lauren

« Pas de soucis Nina. » Cela la rassure, quelque secondes ; lui fait détendre automatiquement les épaules et lâché un profond soupir de gratitude. Elle sait très bien que ce n'était pas très polie et encore plus du fait qu'elle n'était même pas sortie de la pièce ; l'idée que tu es pu entendre toute sa conversation la rend de nouveau pivoine, de gêne, de honte ; et un peu de colère, envers elle-même. Ton regard se dérobe vers un papier, une sorte de flyer, elle ne saurait trop dire ; les grandes lignes lui saute aux yeux, mais le contenus reste vague, alors elle s'approche Nina, d'un pas lent, afin d'en attraper le papier. Et ta voix elle, ponctue ses gestes. « Il y a un vernissage ce soir pour une exposition à laquelle je participe si tu es libre. Il y a surtout d'autres participants dont le travail pourrait t'intéresser. » Une lueur étrange vient briller dans son regard, un éclat vif ; celui d'un espoir retrouver ; réanimer. Elle sait bien Nina, que cela ne veut rien dire ; que cela ne représente rien ; mais, elle doit avouer, qu'elle est tout de même ravie. ((Si tu ne te trouvais pas là, elle sauterait sans doute de joie ; ce qu'elle fera une fois en dehors de la pièce, à l'abri des regards.))

« Je voulais proposer à la classe. J'ai oublié. » Merveilleux oublie ; Nina n'est généralement pas égoïste, ni du genre à penser ainsi ; mais cela tombait, pour elle, à pique. Penchant la tête sur le côté, elle ne laisse rien paraître, mais son coeur lui fait sa fête. Une main qui repousse l'autre côté de sa chevelure, les yeux scrutant désormais l'invitation ; elle essaye de reprendre contenance sur la réalité, de regarder la tangibilité de cet acte. Ce n'était pas un rêve, c'était bien réel. Un sourire apparaît naturellement sur ses lèvres ; alors que tu continues. « ça commence aux alentours de 20h, c'est peut-être un peu tard pour toi, surtout si tu es seule en ville. » Preuve est faite que tu avais décidément bien écouté sa conversation. Moue furtive boudeuse, se rappelle à l'ordre lui sonne comme un reproche pour son "jeune âge" ((si tu savais qu'elle était habitué à rentrer bien plus tard que ça en attendant que son père s'endorme après ses crises de colères…)) « Quoiqu'il en soit… Bonne soirée ! » C'est expéditif, mais ça te ressemble. Rangeant l'invitation dans son sac, la jeune fille dénoue sa veste de sa taille pour la mettre sur ses épaules tout en répondant à tes interrogations… Avec enthousiasme. « Merci d'avoir pensé à moi Monsieur. Je serai bien évidemment présente ! Il ne peut pas en être autrement. »

Elle ne sait pas pourquoi Nina, mais elle se met un peu à sautiller sur place alors que tu as le dos tourné. La bandoulière de son sac sur le dos ; elle se tourne vers la sortie, ouvrant la porte ; elle s'arrête néanmoins devant, avant de rétorquer un sourire mélancolique sur le coin des lèvres. « Et ne vous inquiétez pas pour moi, je suis une... Grande fille. Je devrais pouvoir rentrer sans problème ; ou au pire, je prendrais un taxi. » Petit rire mutin, la demoiselle reprend avant de quitter la pièce et de fermer derrière elle. « Je vous dis donc à ce soir Monsieur. »

_______________________________________

Deux heures plus tard ; domicile du père de Nina. « Papa ? Tu m'entends ? » Un homme, allongé sur un canapé, une bouteille de Jack Daniels quasiment terminé qui trône à ses côtés. Elle essaye de le réveiller, sans pour autant le brusquer ((elle sait à quel point cela peut l'énerver.)) « Papa, tiens toi à moi, je t'emmène à la salle de bain... » L'homme grommelle quelque chose, démontre son mécontentement ; mais elle n'y comprend rien, ce n'est pas compréhensible ; les consonnes semblent manquantes. Hissant un bras par dessus son épaule, elle l'emmène dans la salle de bain, une épopée parmi les plus grandes. Sans prendre la peine de déshabiller son père, c'est un coup de jet d'eau chaude qu'elle lui met sur le visage ; le réveillant automatiquement. Basculant dans la baignoire, il l'emporte avec lui dans sa chute. « M'bordel Nina ; Qu'est-ce qu'tu fous là ? Qu'est-ce que... P'quoi j'suis là ? » Se redressant et quittant la baignoire en quête de serviettes, la demoiselle revient aussitôt auprès de son paternel. « Désolé papa... Mais... Il fallait que... Que... Que tu décuves. » Les mots employés ont toujours... Des conséquences.

Le ton monte vite, un coup est donné ; mais aucune larmes n'est versé. Si ce n'est celles de son père, qui commence à rouler, inlassablement, en serrant sa fille dans ses bras ; dernier trésor d'une vie gâchée. « Je suis désolé ma puce, je suis désolé... » Il le répète, encore et encore, alors que Nina, la joue endolori, du sang sur la lèvre, lui caresse le dos... « Ce n'est rien papa... Ne t'en... Fais pas... » Mais ce n'est pas rien, ce n'est pas normal ; elle le sait ; mais ne peut pas... Renier son père.

_______________________________________

Une heure plus tard ; 20h57 ; Vernissage.
En retard, après être repassée par chez elle, de s'être changée, d'avoir tenté de dissimuler avec quelques techniques de maquillages et d'avoir soigné sa plaie à la lèvre, qu'elle est enfin arrivée. Une capuche sur la tête, qu'elle abaisse une fois dans l'enceinte du hall, la demoiselle avance, passe et se fraye un chemin au travers des nombreuses personnes ; cherchant ta silhouette... Qui lui apparaît après plusieurs minutes. « Re-bonsoir monsieur, il semblerait que je sois en retard. » Le sourire aux lèvres ((douloureux)) elle tente de faire bonne figure, de ne pas se laisser démonter ((de ne pas ruiner, ce qu'elle espère, être une bonne soirée.))


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Invité Dim 13 Oct - 10:19





T H E M E
Les derniers préparatifs sont achevés et te voilà à l’arrière de la galerie. Cigarette aux lèvres, ton écran pour seule source de lumière tandis que l’extérieur s’assombrit. Il y a toujours cette appréhension, celle créée par le chance du débutant, le syndrome de l’imposteur, la voix grinçante qui rationalise travail et efforts.
Ce n’est pas la première ouverture, cet exercice, tu l’as déjà fait, répété. Sourire, discuter, échanger numéros, cartes et bons procédés. Est-ce que ça t’agaces ? Car dans tout cela, il y a quelque chose de fugace. Ça vient, ça part, sans jamais avoir la certitude que cela pourra servir. Tu es coincé dans ce travail nourricier, alimentaire qui ne te plaît guère. Tu t’étais imaginé faire autre chose. Ta pause professionnelle est une excuse, une grande mascarade. Tu n’es pas revenu vers ton professeur par reconnaissance ou par envie de transmettre.
T’en avais juste assez de courir après les centimes.
Tu écrases ta cigarette, à bout de souffle,
Te disant que ton impression d’étouffer vient de la composition douteuse,
Et non de tes angoisses.

La soirée se déroule, celle-ci ne prend aucun détours inespérés ou surprenants. Il y a des allers-et-venus, des rires, des conversations s’enflammant tout en restant dociles, presque risibles. C’est finalement sa voix cristalline qui retire ton museau du verre de champagne dans lequel tu t’étais perdu. Tu la regardes, un peu surpris, avant de sourire.
« Oh Nina ! Je pensais pas que tu viendrais, ça me fait plaisir de te voir. » Tes épaules s’abaissent comme si un poids supplémentaire venait de s’évanouir, un sourire au bout des lèvres. Tu ne lui en aurais pas voulu de ne pas venir. À son âge, tu aurais compris qu’elle avait mieux à faire que de venir se perdre dans une foule d’adultes. De je-sais-tout, de critiques, d’œils acérés disséquant formes et discours.
Ton verre en main, tu le lui tend avant de te rendre compte de son âge, le reprenant contre toi, gêné. « On va te prendre quelque chose à boire. Tu as déjà  eu l’occasion d’un peu regardé ce qui était exposé ? »

Et sur ces paroles, tu lui fais signe de te suivre, frayant un chemin jusqu’au bar improvisé. Faisant signe au serveur, tu t’avances sur le comptoir, lui faisant signe de s’approcher. Quelques messes basses entre vous, un hochement de tête. Tu lui as simplement demandé de refuser de servir une quelconque goutte d’alcool à la jeune fille blonde aux grands yeux se trouvant à côté de toi. D’autant plus si cela venait d’un adulte désirant le lui offrir. Une fois l’accord passé, tu te retournes vers d’elle, un air doux ayant tiré le rideau sur tes grands airs habituels.
« D’ailleurs Nina, j’y pensais mais… »
Tu laisses ta phrase en suspens, ton regard parcourant l’assistance dispersée en petits cercles de discussions se faisant et défaisant au rythme des passages. Tu cherches une silhouette en particulier. Une fois celle-ci trouvée, tu poses ta main sur son épaule afin de la forcer à tourner son corps de quelques degrés, ton doigt faisant office de boussole.
« La femme là-bas dans la robe à imprimé. Elle est peintre. C’est une bonne amie, elle a été diplômée quelques années avant moi. »
Tu prends une nouvelle gorgée, cherchant dans son regard une once de compréhension. Il est vrai que tu es resté assez flou, tentant de voir si elle voyait où tu voulais en venir.
« Je t’ai pas invité ici pour que tu me fasses des compliments sur mon travail ou pour montrer quoique soit. Il y a des gens intéressants qui sont réunit dans ces quelques mètres carrés. On va en profiter pour que tu discutes avec eux. C’est important de créer des connexions. »

C’est ainsi que tu descends la fin de ton verre, passant la paume de ta main contre tes cheveux tirés en arrière, lui faisant signe. Tu t’arrêtes un instant Adrian et tu la dévisages. Bien sûr qu’elle n’a rien demandée. Peut-être même qu’elle n’en voit pas l’intérêt. Mais toi, tu as envie de l’aider, de lui donner confiance en ce qu’elle fait. Alors tu hoches la tête, tu souris. Tu te veux rassurant car tu sais que tout ça est effrayant. Mais qu’elle n’a pas besoin de remontant pour vaincre tout ça.
« Ça va aller, t’es pas toute seule Nina tu sais. »

Et sans la toucher, tu la laisses ouvrir la marche. C’est ainsi que tu la présentes, l’inclue dans ces petits cercles. Tu la complimentes, pique l’intérêt des uns et des autres afin qu’ils lui posent des questions. Et toi, tu mènes tout ça calmement, ralentissant le rythme lorsque tu la sens crispée. « Nina est très douée en peinture. C’est une élève appliquée dans ce qu’elle fait, très sérieuse. Vous devriez venir voir l’exposition de fin d’année de l’école d’ailleurs. »
Une grande demi-heure s’écoule, peut-être plus. Tu finis par l’écarter de tout ce tourbillon, de trouver un endroit plus calme. Les lieux se sont un peu vidés, tu en profites pour aller à l’extérieur. Que vous puissiez respirer. Surtout elle. Une cigarette aux lèvres, appuyé contre la devanture tu portes un sourire amusé aux lèvres. Elle aurait de quoi t’en vouloir. Tu as pris beaucoup de libertés, ça sonne finalement un peu comme un piège.
« Alors ? » Tu ris durant un instant, recrachant la fumée. De ton point de vue, l’entièreté de l’expérience était amusante, stimulante. Du sien, cela devait être tout à fait détestable. Ou dû moins, c’est ainsi que tu te souviens de ta première expérience du genre.
« C’est étrange, hein ? » Et comme pour la rassurer, peut-être te faire pardonner, tu poses ta main sur le dessus de sa tête, soupirant avec amusement. « Mais c’est aussi agréable de savoir que quelqu’un en a quelque chose à faire de ce qu’on produit. C’est important pour ton avenir. »


Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

w a l t z • ADRIAN Empty Re: w a l t z • ADRIAN

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum